Ce matin le retraité Était bien décidé Voilà une dizaine d’années Maintenant que son épouse bien aimée Était décédée Il s’était constitué Un beau bas de laine Et il avait grande envie De se remarier Prendre enfin son destin En mains Il dirigea ses pas vers le marché Lieu propice aux rencontres Il se rapprocha Vers les étals des marchands Se disant qu’après tout Que celui qui ne tente rien N’a rien C’était sans compter Que le destin vous apporte dans la vie Pas toujours ce qu’il faudrait. A deux pas de là Elle aussi l’avait repérée Et elle comptait bien tissée Sa vilaine toile Et refermer son piège sur sa proie La veuve rondelette L’air de rien l’a bouscula Elle avait l’air quelconque Bonne cuisinière La cinquantaine passée Elle comptait bien se mettre à table. Le retraité était une proie facile En un tour de main Elle sut quoi lui dire Et comment faire Elle était forte et habile Elle n’était pas à son coup d’essai. 30 minutes plus tard L’affaire du retraité était classée. Il l’emmena chez lui Elle lui fit de bons plats Versant petit à petit Dans ses excellents plats Le poison qui allait l’emmener Non vers la sérénité Mais vers l’au-delà. Elle n’était pas à son coup d’essai Et, elle aussi avait un beau pactole Amassé au fil des années. La veuve noire venait de faire Une nouvelle victime Mais cette fois-ci Elle n’allait pas s’en tirer Le piège venait de se refermer Sur la veuve noire.