L’hiver on le trouvait assis sur un banc Un vieux carton de chaque coté Qui le protégeait de la pluie Ou du froid vigoureux, qui était-il Ce vieux beau, mal rasé Qui affichait bien des années Sur sa figure ridée Il avait pourtant l’air bien habillé Même s’il ne payait pas de mine. Qu’avait-il donc vécu de si intense Pour en être arrivé là à ses pieds une coupole Qui lui servait à faire l’aumône. Sans en avoir l’air, un vieux chien Genre de gardien De troupeaux que l’on voit en campagne C’était sa seule compagne, Qui se relevait, voulant ainsi remercier Ceux qui faisait l’aumône à son maître. Aujourd’hui, que sont-ils devenus Personne ne les a revus Ce banc les attend, imperturbablement Plus de chaleur la nuit pour le réchauffer Seul, lui, lui était fidèle À part un survol d’abeilles L’été leur murmure ces mots Que lui, lui fredonnaient à l’oreille Ces mots d’amour, dits dans le jour Par un vieil homme n’ayant plus d’attache À un vieux banc qui a perdu son panache.