Ton regard est voilé dans l’océan du temps Aux lames enfouies par l’écumes des ans J’entends ton chant célébrer l’amour dans le soir Me ferais-tu tanguer sur des rouleaux d’espoir?
Je ne te donne nul espoir Je tente d’apaiser tes peines Tu es un cœur esseulé Dans le grand désert de la vie
Je suis le goéland qui frôle les courants Remontant dans le vent aux sources du printemps Entre mes brumes, mon cœur flotte suspendu Au fil rouge d’un rai de lune ténu
Je suis mi-sirène, mi fée Et te vois voler Au-dessus des continents Et des océans
Les ailes déployées vers des sommets ardents Je quitterai la terre aux crépuscules vibrants Par les mers hostiles, loin de moi tu as fui Quel jour m’aspire au-delà des vagues de la nuit
Vagues de nuit T’enveloppent Et t’emmènent vers l’Île du Cyclope Méfies-toi Il a fui la mythologie
Sa frêle figure déchire le courant Emportant ton rêve sur son cœur océan Sa voix te fredonne cette chanson lointaine Mémoire de l’âge quand elle était sirène
Mon doux chant t’entraîne Vers moi Méfies toi Je ne veux t’envoûter Et te mettre des chaînes
Dans le vent de l’oubli dérive son secret Que la nuit évapore en son miroir discret L’onde chasse du temps son ombre passagère Vers l’atoll où fleurit l’infini du mystère
Garde bien dans l’alizé La fraîcheur des étés Tel Ulysse Résiste À ces courants qui te portent Car ils t’entraînent vers les rives de l’oubli.