La machine à tuer tournait à plein régime Et vous précipitait, mes frères, dans l'abîme De ses chambres à gaz aux hideux crématoires. Votre cri à jamais résonne en ma mémoire.
Je vous vois, frêles silhouettes asservies Dans cet horrible camp déserté par la vie, Gémissant sous les coups de vos bourreaux pervers, Vouées aux gémonies d'un affreux univers
Et vos corps harassés livrés à la vermine, Vos efforts dérisoires pour fuir la famine, Votre envie de survivre une heure, un jour, un mois.
Un ordre aboyé, l'appel, toujours aux abois ! Peine perdue, la douche un jour, le gaz, la mort. Qu'au moins le souvenir demeure le plus fort !