Il était une grenouille Qui aimait un bénitier Mais, pour faire des papouilles, Il était bien haut perché ! La pauvre dépérissait, Tapie au pied de ce mur Que ses pattes lacéraient, Quitte à briser un fémur. C’était à désespérer, La grenouille maigrissait, De la voir ainsi prostrée, Le bénitier gémissait. << Je dois faire quelque chose >>, Pensait-il, ému aux larmes, En la regardant, morose Et dans cet état d’alarme. On lui souffla une idée : << Tu ne peux pas la bénir, Mais ton eau est consacrée, Si tu pouvais la guérir ! >> Il fit couler quelques gouttes Sur sa mie en pâmoison, Comme quelqu’un qu’on envoûte, Elle eut un très long frisson. L’amour faisant des miracles, Elle put trouver l’élan Pour se gausser de l’obstacle, Et rejoindre son amant. Cette église sous la lune, Je le tiens d’un templier, Est la seule où l’on voit une Grenouille de bénitier.