Qui est celui qui dort sous le sol de Paris, Que l’on couvre de fleurs au quatorze juillet, Celui qui résista quand d’autres s’enfuyaient, Celui qui, pour la France, a fait don de sa vie ?
Qui donc est l’inconnu de cette Grande Guerre, Qui laissa dans les cœurs des morsures amères, Qui faucha tant de fils, de maris et de pères Dont le sang répandu a meurtri cette terre ?
Sur quels champs de bataille a-t-il connu l’enfer Des obus meurtriers qui semaient la douleur ? Où sont les compagnons qui partageaient sa peur, Tapis dans la tranchée ou, à la mort, offerts ?
Etait-il général ou bien simple soldat, Enfant de métropole ou de ses colonies, Otages de l’empire et de ses avanies, De ceux que l’on commande et ne se soucie pas ?
Je l’ai voulu héros, c’était peut-être un lâche, Paradant à l’arrière, un planqué, comme on dit. Cela reste un secret, la mort un interdit, Son tombeau est sacré, qu’il demeure sans tache.