Le vide est là qui m'appelle, béant. Marcher, faire un seul pas vers le néant, Un pas, un pas pour trouver l'infini, La porte de la vie se clôt. Fini. Finis le désespoir et la folie, Mal d'aimer au mal d'être qui s'allie, La solitude des nuits de cafard Et l'hébétude des matins blafards. Tout près du bord de ce trou qui m'attire Si je sautais qu'y aurait-il de pire Que cette vie désertée par l'amour Et la grisaille habillant chaque jour? Chaque aube est un nouvel espoir déçu, Toute espérance une gifle reçue. Alors ce vide pourrait me séduire, A sa merci je saurais me réduire, Me jeter dans ses bras les yeux ouverts Pour découvrir un nouvel univers. Ce gouffre est là qui m'appelle, béant. Faire un pas, un seul pas vers le néant.