Quelques flocons volètent A l’épaule du soir Et se posent, rêveurs, Aux lèvres de la nuit, Qui sourit et s’enfuit, Grisée par ce bonheur A la saveur d’espoir, Et de douce bluette.
Quelques flocons paressent A la joue de la lune Pour s’en aller dormir Au front bleuté du jour, Le cœur plein de l’amour Qu’ils ont su y cueillir, De l’offrande opportune Qu’est sa blonde tendresse.
Quelques flocons se couchent Sur le seuil de mon âme, Esclaves consentants De mes moindres désirs, Mes intimes soupirs. Puis-je taire longtemps, Même si l’on m’en blâme, Ce frisson à ma bouche ?