Nous sommes en trois mil quatre-vingt trois, Le monde scientifique est aux abois : Là sur la Mer de la Tranquillité Cent cinquante fusées vont décoller. Le compte à rebours est près de finir Et l’on n’a d’yeux que pour le pas de tir, Les secondes et l’angoisse s’égrènent, Zéro ! Une longue fumée qui traîne Libère des centaines de poitrines. Cette expédition est la vitrine De la société internationale De développement inter-astral Qui doit livrer la clef de ce mystère : Y a-t-il de la vie dans l’univers ? C’est pour trente ans qu’est prévu le voyage, Un dur labeur attend les équipages, Des recherches et des observations, Trouver, trouver c’est l’unique mission. Astronomes et rêveurs de tout poil Plongent au fond de l’envers des étoiles, Guettant avidement le moindre signe D’un astre inconnu et fripon qui cligne. En vain, l’espace reste silencieux, Pas un appel venant du fond des cieux Puis les années passent et l’on oublie Ce long périple au bout des galaxies. Un jour coup de tonnerre, flash spécial Sur les prompteurs de l’agence spatiale : L’un des radars de la sonde Junon A capté un signal, un bruit, un son, Sa caméra retransmet des images Fascinantes. Escortant les nuages, Un petit engin sinusoïdal Conduit par une sorte d’animal Virevolte, émet de la fumée Qui ressemble, oui, à notre alphabet ! Très distraitement les lettres se posent, Me croyez-vous si l’on lit quelque chose Comme : Humains nous sommes des millions, Ça fait longtemps que nous vous attendions, Suivez-nous sans crainte, devenons frères Et nous allons peupler tout l’univers ?