Sur le canal qui geint d’une existence morne, La vie s’ennuie, barguigne à être aventureuse, Préfère se tarir que d’être généreuse, Escortée du seul cri rauque et lourd d’un tadorne.
Les flancs gonflés de pleurs et de souffrances tus, La péniche s’enfonce au profond de la brume Pour s’en aller crier, hurler son amertume, Inhumer sa douleur près d’un arbre abattu.
Des destins ballottés sur les flots du chagrin, Où la chance jamais n’apposera son sceau, Des rêves fécondés dormant sous le boisseau Et qui sont du malheur éternels pérégrins.