Ma pensée nous rejoint gais fous et amoureux Dans les rues de Florence et dans celles de Pise, Sur les bords de l'Arno que le soleil irise, Au pied de cette tour qui nous vit tant heureux;
Ma pensée nous rejoint aux portes de Ravenne, Les yeux étincelants de toutes les merveilles Que nous avons connues lorsque la nuit s'éveille Et quand elle s'endort sur la place de Sienne;
Ma pensée se rappelle les amours joufflus Nous décochant mille flèches de leurs carquois, Je souriais, conquise, et tu étais narquois, Ils nous ont oubliés, ils ne nous visent plus;
Ma pensée nous revoit sur ce noir quai de gare Où voici vingt années tu m'as abandonnée; Te doutais-tu alors que si j'ai pardonné Je crierais ton prénom quand ma raison s'égare ?