Au coin d’la rue, y a un accordéoniste Qui joue debout un air beau et mélancolique Aux accents slaves tragiques et pathétiques Les notes s’élèvent jusqu’au bout de la nuit Il n’y a plus personne à l’entrée des artistes L’accordéon s’est tu, il n’y a plus de bruit.
Le coin d’la rue est devenu son territoire Mais ça n’est pas son pays, il en est très loin ! L’accordéoniste oublie en grillant un joint Il joue en automat’ pour quelques noctambules Les notes sont des pleurs qui choient sur le trottoir L’artiste a le cafard, ça n’est pas ridicule
Il n’y aura plus de musique au coin d’la rue Les gens qui passent ne le remarquent mêm’ plus Cette nuit il pleut et l’eau efface ses pas Mais qui se souviendra de l’accordéoniste ? L’accordéon s’est tu, il ne rejouera plus Il n’y a plus personne à l’entrée des artistes