Je pousse les grilles du portail De la grande demeure familiale, Les herbes hautes envahissent l’allée, Je me souviens de tous ces beaux étés Accompagnés de nos rires d’enfants, Des visages de mes grands-parents. Je marche en regardant autour de moi Et nous revois comme autrefois, Nos cris, je les entends encore, Il me semble que rien n’est mort. Je m’arrête devant la bâtisse, A ses pieds fleurissent les narcisses, La vigne vierge recouvre les murs, Les fenêtres me regardent et me sourient, La maison me dit « Bonjour ». Les pierres semblent avoir gardé Tous nos petits secrets Je la regarde une dernière fois Et comme une trahison envers cette maison, Je prends les papiers que l’on me tend Et sans me faire prier,