Vos
poèmes

Douce bergère, douce bergère,
Fille de gloire et de lumière.

Au bois chenu, prés du village,
Dans ces montagnes que tu aimais,
Ce fut bien toi, fillette sage,
Que les voix avaient désignée.

Elles s'attardaient au pâturage
Et en écho glissaient vers toi...
Tu les écoutais sans ombrage
Si fragile et forte à la fois.

Jeannette insouciante bergère,
Si fragile et forte à la fois
Tu dus te changer en guerrière
Sous la bagnère de la croix.

En cotte de mailles et casquée,
Tu défiais tes ennemis,
Tu priais et tu combattais
Comme les voix te l'avaient dit.

Fallait-il que tu sois jugée
Par un évêque vil et menteur?
Fallait-il que tu sois brûlée
Et que l'on pleure sur tes malheurs?

Douce bergère, douce bergère,
Te fallait-il partir en guerre?