Connaissez vous ma ville lorsque le temps l'habille De longs voiles perlés aux effluves marines... Ou quand elle se promène et qu'elle s'éparpille Sur ses collines douces à franges violines ?
Dans les jardins tranquilles tant de beaux oliviers Semblent des troubadours à l'âme de velours, Semant à la volée, de leurs archets mouillés, Des notes rondelettes en sonates d'amour.
Sur palette géante, teintée de bleu et gris, Se répondent en échos les clochers résonnants... Il est tant de romances qui bercent mon pays, Il est tant de légendes que raconte le vent.
Au quartier du vieux port les bateaux se balancent, Dans la brume légère qui s'accroche à leurs mâts... Quelques mouettes folles s'assemblent et puis s'élancent.. Sur le phare, en corolle, elles donnent de la voix.
Puis s'en viendra le soir, glissant dans les ruelles, Où les fenêtres closes aux rêves s'abandonnent... Les anges de la baie couvriront de leurs ailes Les palmiers malmenés au grand vent qui frisonne.
Quand la mer parcourue de paillettes magiques, Offre sa sérénade aux nuages à foison, Ma ville s'alanguit et se fait romantique, Et la lune trop blême se love en un frisson.