L'appel des tam-tams
Déesse aux flancs d'ébène,
L'Afrique se révèle,
En son ardente haleine,
La savane est si belle...
Quand le soleil chavire,
Ses soies rouge vermeil,
Et que le temps s'étire,
Aux cornes des gazelles...
S'éveillent les tam-tams, obsédants, ondulants,
Martelant les entrailles et les tempes du vent.
Herbivores en errance,
Carnivores de passage,
La vie, la mort : leur danse...
C'est la faune sauvage,
Dans le soir qui se couche,
Les lions font la loi
En fol élan farouche
Où se mêlent les voix...
Des tam-tams en délire, obsédants, ondulants,
Martelant les entrailles et les tempes du vent.
Malgré de sombres échos
En tempos sur les plaines...
Quand encore il lui faut
Secouer bien des chaînes...
Nous raconte l'Afrique,
En pagnes de couleurs
Ses femmes magnifiques
Et ses enfants rieurs...
Au son de ces tam-tams, obsédants, ondulants,
Martelant les entrailles et les tempes du vent.
Femme noire, fière allure,
Quand ton chant est joyeux,
Des reflets d'ambre pur
Ondulent dans tes yeux
Et l'enfant sur ton dos,
S'endort vite apaisé
Au doux chaud de ta peau
Que viennent encore bercer...
Les tam-tams en délire, obsédants, ondulants,
Martelant les entrailles et les tempes du vent.
Ces tambours lancinants,
Répètent sans se lasser,
Les contes envoûtants
De leur terre sacrée,
Qui a vu ses rivages
Est marqué pour longtemps
Comme d'un tatouage...
D'un souvenir brûlant !
S'en reviennent les tam-tams, obsédants, ondulants,
Martelant les entrailles et les tempes du vent !