C'est le sang des poètes Rouge coquelicot Qui repart en goguette Jouant de tous ses mots, Aux matins " renouveau ", Il offre son aubade Quand le soleil, là-haut Se déploie en cascades.
C'est le sang du printemps Qui coule sur les branches, Les oiseaux sont contents... Un vieux saule se penche... La caresse du flot Menu sur les cailloux, S'assemble en duo Au zéphyr le plus doux.
Le sang de la prairie Bouillonne avec ardeur Et sur l'herbe attendrie Se mêlent mille fleurs... Le muguet ravissant S'offre en tant de clochettes Et le papillon blanc En a perdu la tête.
Le frêle bouton d'or Tout doucement s'éveille Et l'iris si fort Se dresse, pure merveille... Tandis que la pervenche Défroisse ses jupons, C'est le sang du printemps Qui s'offre en grands frissons.
C'est le sang de l'amour Qui roule sa romance Et qui en ces beaux jours En une révérence, Nous invite à rêver En songes les plus doux, C'est le sang de la vie Qui toujours refleurit !