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Marie Josée HUBERT
L'epouventail
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Marie Josée HUBERT
L'epouventail
Ce n'est qu'un frêle épouvantail
Posé là, comme par magie...
Jambes de bois, chapeau de paille,
Pas bien méchant, et qui sourit.
Le soleil est son compagnon,
Il le réchauffe de son mieux...
Et l'épouvantail mignon
Lui tend les bras, clignant des yeux.
Ce n'est qu'un frêle pantin de bois
Qui se prélasse, en vieil habit...
Au milieu des fèves et des pois
Des pommes de terre et des radis.
Le chapeau de paille qui penche
Sur ses cheveux en grand fouillis,
J'aim'rais bien savoir ce qu' il pense
De ce gardiennage établi.
Lui qu'a plutôt l'âme badine,
A t il déjà couvé l'idée,
D'aller courir dans la colline
Parmi le thym et la rosée ?
C'est l'épouvantail qui campe,
Gardant son sourire éternel,
Parmi les limaces qui rampent
Et lui chatouillent les orteils.
Devant la grange de guingois,
Il aperçois six poules blanches...
Un vieux canard bien maladroit
Vers elles en clown se balance.
Mais voici que sonne midi,
Trois petits oiseaux sont venus
Sur les bras du pantin gentil :
Leur meilleur ami devenu.
Ce n'est qu'un frêle épouvantail,
Qui par magie offre son dos
Ainsi que son chapeau de paille,
Aux libellules et aux oiseaux.