Ils arrivent à la nuit Sous les grands arbres sombres Ces terribles génies, Qui viennent d'outres tombes... Du noir vallon voisin Où la brume se pose, Tristes, tristes pantins, A y penser... je n'ose !
Pourtant, ils prolifèrent Dansant comme des fous, Prés du vieux cimetière Ils font les quatre cents coups, Les djinns de la nuit Sont encore revenus, Sous la lune qui luit, En grand tohu-bohu !
Entendez vous gémir Les cohortes du vent, Entendez vous leurs rires Sataniques et méchants. Les ténèbres aux abois Martèlent leur folie, Et tremblent prés des croix Les anges endormis,
Quand ils sortent du bois Les djinns se déchaînent... Branle-bas de combat Jusqu'au bout de la plaine, Etrange, étrange armée Prônant l'apocalypse, Les djinns sont arrivés En leurs tristes pelisses...
Un grand chaudron géant, Posé sur cendre chaude, Bouillonne lentement Où des crapauds crapaudent... Quelques sorcières, même, Sorties là, du néant, Ou venues de Salem Dansent impunément.
Et tout ce vilain monde Envahisseur des lieux Sous la lumière blonde S'agite de son mieux... Ils se sont rassemblés Prés du petit hameau Et le monde a tremblé Aux cris des noirs corbeaux !