Penchée sur son ouvrage, Elle tente d'oublier Les hivers, les orages Qui dans son jardinet Ont balayé les fleurs, Les bouquets printaniers... Ne restent que des pleurs Dans son petit panier.
Car depuis le départ De Yann, le jardinier, Parti dans l'au-delà Un soir de Février, Elle traîne ses sanglots Son ouvrage à la main, Dans un triste mélo Aux tristes lendemains.
Elle brode le tissu Et brode dans sa tête, Toujours un peu déçue Des choses qu'elle a faites ; En plantant son aiguille Elle pense à cet instant A son si tendre ami, Celui qu'elle aimait tant.
Son ouvrage ,par le fait, Est son meilleur allier Qu'elle défait et refait Pour ne pas s'ennuyer ; La brodeuse est si seule Et le jardin aussi Semble en habits de deuil Sous les larmes de pluie.