Avec mon pauvre amour disparu à jamais Et mon coeur vérouillé comme une huitre fermée... Avec mes yeux rougis qui ont vu la détresse Et mes deux mains punies et privées de caresses ;
Avec cette déveine que je raconte encore Et ce sang dans mes veines qui me glace le corps... Avec la solitude qui ne me quitte pas Et qui par habitude se glisse dans mes draps ;
Avec ce grand malheur assis devant ma porte Et ces jours et ces heures qui au diable m'emportent... Avec bien trop d'espace où tout n'est que banal, Où je traîne ma bosse bien sûr tant bien que mal...
Tous ces médicaments, ces drogues n'y feront rien, Si je pleure aujourd'hui, je pleurerai demain ; Mon amour est parti un jour qu'il faisait beau... Mon coeur est vérouillé comme une huitre dans l'eau.