Prenez une bonne poignée d'alexandrins et coupez-les fins Faites les mariner un jour de printemps dans l'air du temps Mettez-y des rimes, des assonances, du sens beaucoup de sens Ajoutez de l'humour, de la dérision, remuez bien les mots, Incorporez de la fantaisie, une bonne dose de folie, Coulez-y un parfum d'enfance à la fragrance d'innocence Un peu de gouaille, colorez le tout en vert académie Liez l'ensemble de poésie grand cru millésimé Parsemez de calembours mais pas trop lourds Versez une rasade onirique, flambez de joie Montez le tout en tendresse et légèreté Faites chauffer dans un bain d'imaginaire Remuez dans le sens de la gravité Parfumez d'étrangetés, saupoudrez d'incongrus Humez, ressentez douceurs et fondu Servez le soufflé de vie sauce immortelle En goûtant la poésie pleine de saveurs Vous serez émus pauvres mortels Riez riez de bon coeur Y'a rien de tel pour accompagner le bonheur.
Recette obaldienne lue par Marie-C. Le Stanc En hommage à Monsieur René de Obaldia à Paris le 20 mars 2010