Ce soir s’étire l’étendue des savanes Rouge et ocre, la terre, reflète soleil D’un jour qui s’en va, s’endort, lune vermeille Bouquets dorés des épis couchées se fanent...
Ma mère, où es-tu, dans ce décor argile… Toi qui aime te reposer, à la tombée Noyant ton regard sur l’océan vie des mils Emportée par l’ancre du labeur, ta journée ?
Au loin, les herbes, en grisailles floues S’inclinent, onde vague, souffle d’harmattan Qui balaie l’immense platitude, remous. Mon cœur sent, écoute les balafons d’antan.
Rire claire, fierté familière, se répand En grains de beauté, tonalités qui veillent… Au centre de la portée s’élève, se suspend Notes d’amour de ma mère, sans pareille.
Enfant, cette nuit, je comprends le temps passé. Blanches effilochures strient le ciel sage ! Mon doux village, en bonheur se partage Mais ne laisse, qu’en mon cœur, l’amour semé…