Bien sûr la mer est belle et le ciel est limpide. Mais l’horizon lointain, ce trait indélébile Autrefois dessiné par un dieu tyrannique Rappelle que le temps marque aussi les amours.
Peut-être aurions-nous du affronter les tempêtes, Braver les flots coriaces, et combattre la bête ? Le monstre des abysses qui nous fait vaciller, Celui qui nous appelle si on veut l’écouter.
Mais toi tu as préféré voguer sur l’eau placide, Ramer en contemplant un horizon rêvé. Tu aurais pu dire : allons ! Redoublons la cadence ! Allons chercher plus loin ce que tu désires ! Allons chercher l’ailleurs même s’il peut être pire !
La mer est toujours belle, le ciel toujours limpide, Et cet ailleurs voulu n’est plus qu’une illusion. Mais nous ne cesserons de scruter l’horizon Qui tour à tour s' éloigne de nous et de nos rêves. Oui, nous ne cesserons de scruter l'horizon, Jusqu'à ce que nos cœurs battent à l'unisson.