De buissons de mûres lourds de silence et de miel Farouches protecteurs du fruit de leur bonheur.
Troupeaux ébouriffés de chèvrefeuilles vanille Iris impudiques, frémissantes invitations à leur orgies de velours sombre Aiguilles de pins crissant sous les pas Nectar des figues éclatées.
Au centre, un grand sapin sombre et ancien Au longues branches vénérables Gardien de vie, maître de paix
Ce jardin est le mien, au cœur de ma maison Moi seule en ai la clef En respirant tout doucement Car cet endroit détient le cœur de ma raison.
Parfois il devient fou, la tourmente menace Une nuit sans couleur remonte des racines La terre même palpite, spongieuse, gonflée de sa folie. Et dans la déraison des tourments déchaînés
Superbes et dangereuses, précieuses, chavirées Mon fouillis de sens exacerbés sécrétés dans la douleur Mon soleil toujours neuf, éblouissant de chaque pluie Dans le calme retrouvé de la terre profonde.