Ils foulaient de leurs pieds des sentiers de misère, Ils n'avaient pour abri que des ciels étoilés, Ils étaient les mendiants de la grâce éphémère, L'air embaumé du soir, une lune voilée.
Du vent, ils respiraient le doux soupir des rêves, Leurs désirs suspendus aux cadences des flots ; Une vague d"écume embrassait sur la grève, La rosée d'innocence, ivresse de leurs mots.
Ils étaient fiancés aux ondes courtisanes ; Du nuage esseulé, ils essuyaient les pleurs ; De leurs yeux scintillait le trésor diaphane, La larme de cristal, réfléchie du bonheur.
Ils caressaient la vie, loin des tristes rumeurs, Leur maître était le ciel, leur pain, la liberté ; Ils portaient leur ferveur, aux dômes empereurs, Les voies de l'univers, l'exil, l'immensité.
Sous leurs regards voilés, le monde s'endormait ; Le silence et la nuit se disputaient leurs rêves ; Parfum efflorescent, leur histoire, à jamais, Revêtira d'amour une aube qui se lève.
