Polis, travaillés, finement ciselés La rime riche, le vers ouvragé Trésors antiques tant évoqués Ainsi sont les Trophées.
C’est un homme discret Que guide la lueur du génie Il pèse ses mots, alchimiste précis Dosage savant, le tout est magnifié.
C’est un vieux maître relieur Qui enlumine son manuscrit Sur le papier vieilli, Il dispose les plus belles couleurs.
Il n’est pas pressé, il a tout son temps, Dusse-t-il prendre vingt ans, Il sculpte son vers, avance et recule, lentement, Comme Michel-Ange en son temps.
II.
Magicien patient et mystérieux, Je t’imagine longuement le soir Du vers voguant sur le flot noir, Diriger la nef de feu.
Magicien, car qui peut si bien Faire souffler le vent entêtant d’un rêve d’orient Et draper le conquistador fixant le firmament Dans les brumes de la bataille au matin ?
Qui peut évoquer ainsi l’orient et les tropiques De Venise les lagunes antiques, Du tépidarium les poses érotiques, Et du temple en ruine le vieux portique ?
C’est le vers riche du planteur de Cuba Ce sorcier délicat, Maître d’une magie qui n’existe pas, Pour cela, remercions José-Maria.