Les as-tu vus ces vieux passants Arborant leurs batailles, leur rêves Les yeux emplis de songes Les mains vêtues de gestes Une histoire sur leurs lèvres Les as-tu vus passer Résistants à l’automne Voletant irréels dans un monde concret Les as-tu vu passer (ce cortège sublime Dont ils ont le secret) Ce sont les vieux poètes Qui passent en nos regards L’éternelle jeunesse agite leur pensée Les éternels amants du matin et du soir Nous les dirions absents, notre vision nous trompe De toutes les batailles ils sont bien présents Ils portent un étendard de mots et de couleurs Ils traversent le temps sillonnant la parole Impromtu symphonie jaillissant dans leur cœur Sonate de poèmes colombe qui s’envole Ils sont à nos cotés et cheminent tout seuls Nous ne saurons jamais la racine carrée du poids de la parole