Alter ego
Martin éthéré, subtil amour de ma vie,
Si de naître sans toi, j’en ai payé le prix,
Dans la quête éperdue d’un être qui serait,
Le mâle reflet sans faille dans la psyché.
Et si de grandir avec toi dans mes délires
D’enfant, seul remède à mes douloureux soupirs,
Singulière chance de fuir ma solitude
Me fût naturel, tu y pris de l’amplitude.
Clarté de sagesse pour me montrer la voie,
Intimes confidences, recherche de soie
Pour draper mes nuits de doute dans ton brouillard
Et calquer sur ce double mes nouveaux départs.
Chaque aventure couvait sa désillusion
Copie confuse animée de déraison
De ce désir de nous, unique et fusionnel
Impossible liaison de l’âme et du charnel.
Martin de mes pensées, petit cœur envolé,
Dans tes prunelles bleues je me désaltérais,
Tes bras autour de moi enlaçaient mes chagrins,
Ta tendresse savait m’apaiser de câlins.
Jamais n’ai souhaité te remplacer vraiment,
Plutôt te retrouver dans tous ces sentiments,
Que d’autres faisaient vibrer, rêves éphémères,
Communion d’esprits en rencontres passagères.
Aimer les différences, l’ai tenté aussi,
Bercée par les mirages, moments de magie,
Mais c’était sans compter les réminiscences,
De nos corps enchaînés à la même danse.
Mon jumeau, mon frère, mon égal, mon yang
Le manque me revient comme d’un boomerang
A chaque déception, un étourdissement
Signe astral fulgurant de notre attachement.