Ô que je vous haïssais ma chère Quand dans mon encre vous plongiez Et que vous en ressortiez amère Et que hautaine vous me délaissiez.
De l’oiseau libre vous fûtes arrachée Vous préfériez sans doute l’arc du ciel Mais vous voilà ténue dans mon encrier Et vous aimiez peu bien peu mes superficiels
Pourtant vous me donnez toujours la fièvre Quand vous passez dans mes songes mêlés Vous courez sur ma page tel un lièvre Mais vous me refusez vous courbes entrecroisées
Est-ce l’encre Madame que vous n’aimez ? Ou bien mes mots doux sans aucune saveur ? Attendez vous l’heure du printemps Pour vous en revenir du clair néant ?
Pourtant ma belle et cruelle insoumise Je vous garde, vous n’irez pas à l’oubli Enchaînée que vous êtes, sous mon emprise Jusqu’à la fin de nos tendres incompris !