A l’heure où je vous parle, ils ont la mine grise Un crâne nu intégral, des yeux qui s’amenuisent Scotchés, j’les vois d’ici, au poste, pour Koh Lanta Lisant un Marc Levy, Musso ou Gavalda
Ils sont parfois voûtés, bardés de solitudes Survivant entre amis, esclaves de l’habitude D’autres un peu plus gaillards, font dans le « Compostelle » Ils se joignent aux fêtards et dansent la tarentelle
Ils sont dans l’incertaine, peut-être entre deux âges Passé la soixantaine, on dit le troisième âge Tous œuvrent humanitaire, pour aider la famille Pour les cautions bancaires et les petites resquilles
Tout ça, c’est de bon cœur, comme qui dirait cadeau Pour ce petit bonheur, ils sont toujours dispos Et le bonheur plus grand, qui meuble chaque instant Les ouailles des vétérans, leurs chers petits-enfants
A l’heure où je vous parle, j’observe les images Clichés couleur sépia, noir et blanc d’un autre âge Quelques photos de classe, des noms qui me reviennent Mes copains les bidasses et la guerre algérienne
A l’heure où je vous parle, je les retrouve parfois Ils ont la soixantaine et un peu plus… ma foi Ils dynamisent l’espace d’un bel effet hardi En vous montrant la lune, le jour en plein midi…
Mais ont-ils tant changé, mes amis les potaches Avec leur air rangé, sourire dans la moustache ? Car je vois reverdir leur beau regard d’enfants Qui rappellent les hymnes et les parfums d’antan