Un air d’harmonica qui fuse comme une plainte, Qui sur fond de banjo dit c’qu’il a sur le cœur, Le jazz de Galliano qui pousse sa complainte La guitare de Knopfler qui me crie sa fureur,
Ce plaisir sous mes yeux lorsque ma main chamboule Les couleurs d’un tableau d’un monde qui s’écroule Les formes que je trace, des tortures, un émoi A quoi bon le nier ? tout ceci, c’est bien moi !
Ces livres que j’écris comme d’autres vont se pendre Ces histoires interdites que l’on n’ose pas vendre Ces idées farfelues, ces rêves désenchantés Ces révolutions tendres et ces demeures hantées
Ces hommes qui cheminent et qui tuent mes romans Ces femmes qui dominent et qui crèvent mes écrans Ces armes qui s’affûtent au fond de mon jardin Ces larmes qui chahutent et brouillent mon destin
Et toujours la musique qui sacre ma journée Et toujours le soupir d’un pinceau carminé Et toujours la nature éphémère, éternelle Dont le charme invincible m’emporte et m’interpelle
Ce sont là mes frissons étranges et infinis Ces gros maux incurables, dis en catimini Des mots que je transcende en sublimant l’orage Des flots de poésie qui submergent ma rage