Sais-tu que son destin était un grand défi, Qu’il laissait peu de place aux sentiments exquis ? Sais-tu que ses postures s’affichaient flegmatiques Et que ses litanies s’épandaient, inflexibles ?
Sais-tu qu’il psalmodiait la Walkyrie, avant, Au sommet des buildings, au-dessus des vivants ? Sais-tu combien, anxieux, il s’inquiétait, avant, D’avoir le leadership, de garder l’ascendant ?
Sais-tu qu’il en avait, des ennemis touchants, Au sourire amical, au regard malveillant ? Enfin, sais-tu comment il poussait l’avantage En magnifiant les rides qui marquaient son visage ?
Sais-tu qu’un jour d’hiver, au sommet de sa gloire Il voulut tout plaquer et briser son miroir ? Sais-tu pourquoi ce jour, le grand bonheur l’a pris, Desserrant tous les nœuds qui liaient son esprit ?
Sais-tu qu’il disparut des écrans du système Pour apprendre à son âme comment on dit je t’aime ? Sais-tu qu’il entretient, dans une île lointaine Un beau rosier fleuri, au bord d’une fontaine.
Sais-tu qu’il vit de l’air béat de sa bohème Qui l’isole à jamais et le rend à lui-même, Sais-tu qu’il est captif de son destin vainqueur, Qu’il vient du fond d’un rêve qui a comblé son cœur ?
Son destin est cette île, son sort est l’océan, Il est l’ami tranquille, des vents, des ouragans, Il a quitté la ville aux grands charivaris Pour le nid de lumière où rit le vert fleuri.