J’ai lancé des cailloux pour briser des fenêtres Pour briser des tabous, pour guérir et renaître Pour casser la routine, pour inventer l’éden Pour danser la béguine avec une franciscaine
J’ai dû perdre la guerre, mes sésames, mes lunettes Mes cailloux, mon lance-pierre, un p’tit bout de ma tête La foi, mes convictions, la mémoire, le sommeil Mon job, mes ambitions, mes espoirs, mon oseille
J’ai glissé mon sourire au fond d’une oubliette Je n’ai plus rien à dire que des phrases en goguette Je chante du Nougaro en inversant les notes Du Pascal Obispo comme une vieille bigote
J’n’ai plus envie de rien même pas d’une blanquette Je n’aime que les martiens et leur drôle de binette Je ne veux plus entendre les promesses des élus Qu’ils aillent se faire pendre, le président inclus…
J’aim’rai bien la jeunesse, un retour en arrière Retrouver ma maîtresse, mon c’m’un d’hier Mes rêves d’écolier, mes rencards clandestins Bayard… le chevalier, mes livres de Tintin
Mais tous ces vieux attraits ne sont que des chimères Les blues d’Elvis Presley sont, pour toujours, derrière Les surboums de l’été, les flirts à la « Sirène » Sont des antiquités qui ont de la bedaine
Mais ce matin le ciel se veut de bon augure Un rayon de soleil vient percer mon armure Il réchauffe mon cœur désignant l’horizon : Impénitent rêveur, relève ton menton !