Un grand ciel qui épand sa clarté sur les choses Une ombre qui s’en va des sommets vers la mer Quelques éclats d’argent qui la rendent grandiose Une belle intensité qui meurtrit de lumière
Des rochers calcinés aux couleurs florentines De jolis mamelons dans un air transparent Des marées de lavande barbouillant les collines Des contours édentés au fard incohérent
Des horizons tracés d’un crayon sans reprises Des nuées découpées comme à l’emporte-pièce Un vieux mas à toit plat couleur de roche grise Des murs badigeonnés de livide paresse
Un étang englouti par l’ombre d’un nuage Un donjon écroulé, cerné par la pierraille Un grenadier en fleurs, tout à son avantage Deux perdrix bartavelle cachées dans la broussaille
Des façades éclatantes et criblées de soleil Ornées de grappes molles, d’apaisantes glycines Des monceaux de masures envahis par la treille Quelques murs inutiles figés dans des racines
Plaisir d’éternité, juvénile allégresse Devant l’enchantement, aux portes de l’ivresse Devant tant de noblesse romaine ou féodale Que c’est beau ! est le cri qu’enfin nos âmes exhalent