Et l’océan impérieux, paré d’une écume blanchâtre, Voit ses flots tumultueux se briser sur les côtes [d’albâtres. Les embruns viennent expirer sur cette terre d’exil Comme les larmes oubliées d’un peuple trop fragile.
Et de ce roc émergé, de ces écueils devinés, On voit leur tristesse monter en soupirs exhalés. Le vent insuffle la vie dans ces âmes omises Tant de solitude leur a pris leurs convoitises.
Tel des automates ils avancent dans la vie, Et leur quotidien n’est rythmé que par la monotonie. Mais Quelle joie y-a t-il donc à demeurer ici-bas Quand on ne sait même plus pourquoi on est là.
Avec les anciens, s’en est allé le lourd secret Et c’est un peuple sans racine, sans mémoire et sans paix Qui hante cette île damnée, tel des spectres glacés, Sans même concevoir que les voiles de l’oubli peuvent [être levés