Le soleil semble encore aimer La rivière, - comme c'est triste, Car ni le ciel au front, ni l'air, Ne glisse plus sans expirer. Prétendre encore au feu qu'agite Ce jeu de bêtes, c'est aimer, C'est se promettre aux autres vies, Aux floraisons d'été qui s'usent Sous nos yeux, - morbides miroirs.
Je ne veux plus rire aux porcs, Mais rire un peu à ma rivière ! Ah, j'étais là il y a dix ans, C'était déjà une autre vie... - Calme d'un doigt ce lourd transport, Je veux renoncer, me voici, Et ni ton ciel, et ni ton air N'ont changé. - Mes mots seuls sont morts... - Et tes rides noires s'y creusent...
Ah, Mon Dieu, un peu plus riche ! Si seulement j'avais du coeur... Allons ! Brûlons ce seul été ! Pendants que dix ou vingt s'en vont...