Et quand la nuit s’achève, Quand mes cauchemars prennent fin, Lorsque je relis mes rêves, Mes projets, mes desseins, Je trouve qu’il est bien trop tard, Et trop tôt à la fois, Pour se mettre en pétard Ou partir une énième fois.
Mais la violence de mes tourments Me rappelle sur Terre trop souvent ; Et les angoisses, interminables, Je les jette au feu, au scandale ! Puis je crie, je me révolte Contre l’injustice des amours Car mes passions sont bien trop fortes Pour se suffire de vos détours.
J’ai pas le cœur assez plein Pour me repaître de mes chagrins. J’ai pas le cœur assez mûr Pour me contenter de murmures. Je suis comme le soleil couchant C’est-à-dire entre chiens et loups. J’ai la tête dans le firmament Et le cœur, dans le vide, au-dessous.
Je pensais, il y a longtemps, Que le bonheur est éternel. Je vivais celui des amants Au creux de leur lune de miel. Mais la réalité m’oblige A me défendre contre les vents, Puis à déchirer tous ces livres Qui ont truqué le beau roman.
J’n’suis pas encore assez vide Pour me désillusionner si vite. J’n’suis pas encore assez dure Pour me battre contre des armures. Mais si en face il n’y a rien, Moi j’y trouverai le feu ! Je m’y réchaufferai les mains, En attendant d’autres aveux.
J’ai pas le cœur assez plein Pour me repaître de mes chagrins. J’ai pas le cœur assez mûr Pour me contenter de murmures. Je suis comme le soleil couchant C’est-à-dire entre chiens et loups. J’ai la tête dans le firmament Et le cœur, dans le vide, au-dessous.