Petite fille, dans ton berceau, Dans le lourd flou de tes yeux, A quoi pourraient servir les mots, Toi qui n’étais peut-être qu’un jeu ?
Petite fille, dans ta lumière, Pauvre chérie, sur cette Terre, Je t’ai sûrement voulu du mal, Tu comprendras, c’était fatal.
Petite fille, à quoi tu penses Dans toutes ces nuits remplies d’absences ? De sentiments en sensations, Comptes-tu déjà les moutons ?
Tu l’aurais voulu autrement, Différemment, L’amour qui t’a portée s’éteint, Mon chagrin ... Ta vie n’est pas un serment, Triste roman, Et tes révoltes se forgent en vain. Prends ma main.
Petite fille, lorsque tu pleures, Je sais bien, je connais tes peurs, Car on ne peut jamais donner Ce qui nous a abandonné.
Petite fille, tout en murmures, Est-ce que tes cris sont des injures ? Et tes regards appellent au loin Ce père que tu aimes un peu moins ?
Mais, petite fille, le temps efface Tous les tourments qui te tracassent. Je te sens déjà passionnée, De remous en violences pesées.