Le monde maudit, macabre m’arrosait, Pleurant des jets gris de larmes sanglantes. Ces lames acérées dont le ciel m’inondait Furent les tristes fruits d’un cœur qui déchante.
Mes pieds enlisés en un bagne de boue Me collaient à ce monde si mélancolique. Mon regard embué, ruisselant et flou Suivait, abaissé, mon ballet pathétique.
Je marchais ainsi comme perdu des hommes. Et l’orage tonnait son adieu infernal. Je serai condamné sans ultimatum, Victime innocente des germes de mon mal.
Mais alors des ténèbres une lumière surgit ! De cette orgie maussade jaillit un rayon D’espoir ! De cette sphère noire et sans vie Naissait une lueur colorée de passion.
Un arc en ciel ! Un arc, palette colorée, Tout près de moi tendait ses bras forts. S’élevant très haut, en parlant de fierté, Il m’invita à quérir en lui un trésor.
Je courus alors toucher ses deux mains, Prendre de celles-ci l’or des deux seaux. Je volais avide, embrasser un grand gain Mais à chacun de mes pas il fuyait aussitôt.
Ses promesses ne furent que douce illusion, Un mirage dispensé par un rayon dupeur Qui, d’un peu d’eau, enivra ma raison, M’extrayant ainsi de ma lourde torpeur.
Et cette quête futile, ma vue chavira. Mon regard depuis caresse les chimères. Je ne suis plus désormais la crasses de mes pas Scrutant dans les cieux de nouveaux mystères.