Je regarde, Ô Adam, tes enfants entassés ! Leurs chairs affranchies ! Leurs os au repos ! Ils décorent, moribonds, ce gris mausolée Où leurs corps corrompus par des siècles de péchés Garnissent les couloirs du sinistre tombeau !
Regarde, Ô Adam, tes enfants entassés !
Je vois, Ô Eve, tes enfants sont pensifs ! Leurs âmes fondues en une terne poussière Ont laissé derrière elles, secs et passifs, Des crânes craquelés et inexpressifs Qui élucubrent ensemble du sort de leurs frères !
Vois, Ô Eve, tes enfants sont pensifs !
Je contemple, Ô Hadès, ton hideux étendard ! D’année en année, de damné en damné, Tu tends jusqu’à nous ton immense territoire Offrant, des ossuaires, à ta maîtresse reine noire Les trophées mortuaires de nos pauvres trépassés !