Ma vie, saison morte, jamais ne se renouvelle ! C’est une longue journée qui m’enlise et m’étreint. Puis les gelées nocturnes qui garnissent les sapins Offrent à mon cœur mort un linceul pastel.
Puis la nuit alourdie se voile d’apathie Couvrant ce qui reste du si triste automne, Pour qu’au matin éclose l’hiver monotone A la blancheur figée, nuancée de mille gris.
Rien ne vient troubler, de ces jours, la torpeur ; Liquides stagnants de boues et de glaises, Ondes sans remous qui masquent mon malaise, Où depuis longtemps s’est dissout mon bonheur.
Et cela fait cent ans que j’hiberne, maladif, Attendant l’avènement des ères de lumière, De chaleur et mouvement ! « Oh ères salutaires, Venez vite m’extraire à mon ennui nocif ! ! »