Une galerie de portraits exposant tous les visages D’obscurs acteurs, héros d'un morne passé, S’ouvre à moi ce soir, ressuscitant des images De spectres irréels aux fausses identités.
Je les contemple à nouveau, ces amis disparus, En dégustant le nectar des instants oubliés. Ils crient de joie au plaisir d’être revenus, Enigmatiques fantômes d’un cortège de trépassés.
Là mon amour banni me sourit doucement encore... Comme au premier jour, elle est ainsi demeurée, Prisonnière d’une obsession, de mes désirs si forts, Elle est restée ainsi, au fond d’une illusion, noyée.
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Je peux l’aimer à nouveau puis embrasser la mort. Puisqu’elle est avec moi, je l’emporte dans ma tombe, Pour une ultime fois, pouvoir enlacer son corps, Tout souvenir s’éteignant quand la dernière nuit tombe.