Tout comme un rai perce l’orage trop sombre Mon cœur noir, soudain, reçut une pensée : Un souffle léger, plus fugace qu’une ombre Qui fuit le soleil pour la nuit embrasser.
C’était une pensée douce, pure comme l’est l’huile neuve. Elle coula en mon corps comme un saint sang rubis. Renouvelant, nettoyant, elle coulait tel un fleuve Fertile et serein. Mon âme fut embellie !
Je renaquis alors nourri par cette manne Qui du ciel a poussé en mon sol profond ; Abîme d’inconscience qui bénit et qui damne Où mes idées toutes bouillent en son lointain fond.
Mais les pensées trop pures sont légères comme l’air. Elles fuient vers le haut des nids trop étranges. Ma pensée vaporeuse, limpide, riche et claire S’éleva, m’échappa. Elle fut la part des anges !