A deux oreilles tranchées, deux boucles balancent, Deux pendus hideux qui rient et qui dansent. Les trous qui les portent suintent, haletants, Et les deux noirs pendus hurlent, grimaçant.
A l’orgie portais-tu ces boucles dorées ? Quand dansa pour ton désir la sublime Salomé ! Lorsque tu fis apporter la digne tête Sur le plateau d’argent à l’apothéose de ta fête
Tu blasphémas, riant, telle une perfide païenne, Exhibant ta flagrante apostasie, cruelle reine ! Mais tes parures absorbèrent ta violence si crue Et dans tes bijoux, morts nés, naquirent ces pendus.
Grandissant en geôliers ils alourdirent tes lobes, Te ligotèrent prisonnière, enfermée, claustrophobe ! Et avec Salomé, qui fut gagnée à ta cause Sur ta tombe, à jamais, dansèrent en symbiose.