Amis, poussons l’aube dans ses derniers retranchements ! Désarmons même les peurs qui assiègent nos campements. Et à la lueur de nos joies passons notre nuit, Dans un havre de paix, loin des fronts, réunis.
La joie est sans patrie et passe des âmes aux corps, Que sa magie nous enrôle d’un pas cadencé et fort. Que nos rires fusent ! Rires gras, imbibés d’insouciance, Assommez dans la ville, le couvre feu du silence.
Et qu’il coule, l’alcool, le Général des doux fous ! L’euphorie est son ordre ! Euphoriques mais jamais saouls ! Nous vivons pour célébrer les secrets de l’amitié, Scellée d’un pacte solennel de chaleurs et de gaietés !
Dansons et jouons comme d’égoïstes enfants ! Les matons semblent si loin ! Leurs fardeaux et carcans Semblent s’être enfouis dans le refuge des chagrins, Dissous quelque part dans un antimonde sans confins !
Et quand débarquera l’heure du réveil des mortels, Nos corps signeront l’armistice, ces corps frêles... Nous résisterons encore le temps d’une saine chanson, Puis souriant au geôlier du monde nous nous rendrons !