Au soir, les marins s'en vont le long des quais Chercher un peu d'oubli dans le rhum et les mets Ils se plaisent à peupler des terrasses exotiques Caressés par la brise, bercés par la musique
Que martèlent des hommes dont les lyriques voix Se mêlent au chant des mouettes qui tournoient Au-dessus de leurs têtes; et voient à l'horizon Des nuages rougeâtres s'amasser à foison
Ils vont alors au lit avec une de ces filles De Cooktown, de Mariel, de Rio ou Manille Ils aimeraient aborder leurs poitrines hâlées.
Mais ne retrouvant ni le roulis dansant dans le creux de leu Ni l'amer goût du sel au contact de leurs lèvres Ils rentrent, la tête ivre et l'âme chavirée