Sur des quais rectilignes, je surprends ton flot, Si joyeux, assaillir les froids vaisseaux solides ; Sous ce soleil d'hiver qu'un printemps rend liquide, Troublant de vifs remous mon cœur de matelot.
Les caresses fissurent ; ma coque prend l'eau Puis explose en un choc de métaux et fluides. Mes soutes abimées s'inondent, danaïdes, Depuis, je sombre à pic, vaincu par tes rouleaux.
A jamais touché, je veux couler ta torpille , Plonger dans ton bain jusqu'à troubler l'embarras Et construire un radeau pour parcourir tes bras.
Tourbillon chéri, ton courant m'éparpille ! S’il faut m'y noyer pour m'échouer sur ta plage, J'irai, sautant la planche, embrasser ce voyage...