Parti loin de chez lui avec bagages et bardas Investi de défendre la vie quel lourd mandat Déposé au milieu de l’enfer pour y faire la paix Ne sachant trop quoi faire devant le sang encore frais Témoin du génocide des massacres dégueulasses Du ménage par le vide et du claquement des culasses Nettoyage ethnique où ils tuaient à l’aveuglette Ils parlaient de politique les innocents victimes de racket
Les ruines d’églises centenaires et les saoulards Putain la guerre et les mercenaires qui pour des dollars Effaçaient des vies humaines et s’esclaffaient du désespoir Comment se prépare t’on à la haine et aux déboires Des pauvres rescapés qui cherchaient refuge à la xénophobie Pleuraient leurs fils au combat tombés pour la liberté d’un Ces gens qui affichaient à leurs fenêtres les drapeaux noirs Des fragiles êtres enveloppés dans leurs linceuls
Mais que faisions nous là échappés dans un puit sans fond Au milieu de la machine à tuer propulsés sans un son Acteurs dépendants de l’article six des nations unies Joueurs impuissants précipités dans la rixe et la tuerie Quand je repense à toutes ces tristes heures Devant toute la violence qui me brisait le cœur Aux légions de macchabées devant nous alignés Scènes pénibles à regarder quelle horrible calamité
Et toi as-tu déjà senti l’odeur des hommes laissés là Crois-moi c’est l’horreur de les voir raidis à leurs trépas Sais-tu ce qu’est la guerre de voir les types tomber Je ne peux taire la colère qui vient me hanter Dieu tout puissant seigneur du ciel Pourquoi le sang des hommes à l’autel Je perdis mon innocence devant les carabines Pourquoi la violence le flot d’hémoglobine
Périr pour un drapeau est-ce sensé Tombent les hommes pour des mots à fleur de politisés Où commence la démence où se termine la peur On assassine l’enfance et on cultive la rancœur La grande faucheuse est passée et dans son sillage Bien des mères endeuillées les mains au visage Aujourd’hui amoché je philosophe Ébranlée par les rafales de kalachnikovs
Désormais pacifiste résolu ces lignes j’écris Pour que ne se reproduisent plus les grandes tueries Je sais c’est fou et rêverie que c’est trop demander La guerre lucrative industrie bien des sous peut rapporter Condamnés nous sommes à contempler le monde Dans la mire des hommes et de leurs bombes La paix ne paie point la mort nous guette Tant qu’iront les fantassins le doigt sur la gâchette.