Une âme se promène. Elle erre dans les heures Et va son chemin sans itinéraire En pleurant le destin des fleurs Et en riant sous la lune téméraire, Saoulée par la volupté émouvante Calcinée par les ténèbres mourantes.
Serait-ce qu'elle est folle? Elle est gitane au regard romanesque Attendant la divine obole Ou soupirant les plaisirs grotesques, Danseuse proscrite, sans-papier Et solitaire, par l'honneur oubliée.
Mais elle a un coeur, elle est un être Qui transporte la douleur Sur des sentiers des kilomètres Repensant de jadis les douceurs En fermant les yeux, embaumée par le vent Qui fige ses larmes et ses souvenirs d'auparavant.
-II-
Mon âme est en exil. Elle touche De ses pas la réalité artificielle Et fait de ses rêveries sa couche Là seul où elle devient immortelle Pendant que les automates attendent la mort Stoïques et gauches plongés dans l'aurore.
Elle se transporte dans les périphrases Rêvassant à l'amour dans les sentier de désir Où se symbiosent le bonheur et l'extase Au paroxysme des sens, convulsant les soupirs Romance bienheureuse et sans nom Qui projette l'ivresse à coups de canon.
Elle a les yeux profonds et le teint blafard Elle regarde à l'horizon les routes sinueuses Qui sèment le doute en son esprit hagard Mais elle est une fille affectueuse Triste et sereine et parfois démente Et sur le monde en guerre elle se lamente.
-III-
Ne l'étouffez pas! Laissez-la s'envoler Dans son spleen et sa névrose endiablée Laissez-la courir, l'éternelle exilée Qui parcourt l'imaginaire en une céleste volée.
Laissez-la vous ravir! Laissez-la hurler Des décibels d'horreur et de joie profonde Laissez venir la folle qui vagabonde Vers son destin par le rêve obnubilée!